- percale
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• 1701; percallen XVIIe; du persan pargâla « toile, lambeau de toile »♦ Tissu de coton, fin et serré. Percale pour doublures. Percale glacée. ⇒ chintz. « des cols et des manchettes de percale » (Zola).percalen. f. Toile de coton fine et serrée.I.⇒PERCALE1, subst. fém.Tissu de coton ras, très fin et très serré. Manchettes de percale. Dans les comptoirs de lingerie (...) l'exposition de blanc neigeait de toutes ses cases (...) la chemise raidie par les doigts de la couturière, le pantalon froid et gardant les plis du carton, toute cette percale et toute cette baptiste mortes, éparses sur les comptoirs, jetées, empilées, allaient se faire vivantes de la vie de la chair, odorantes et chaudes de l'odeur de l'amour (ZOLA, Bonh. dames, 1883, p. 781). L'air tremble dans les fenêtres ouvertes : entre les rideaux de percale blanche, l'éblouissement de la verdure ensoleillée, où piaillent les moineaux et les enfants (MARTIN DU G., J. Barois, 1913, p. 366). La pièce restait à demi fermée d'ordinaire, les meubles soigneusement protégés par des housses de percale blanche, striée de minces raies rouge vif (GIDE, Si le grain, 1924, p. 460).REM. Percaliser, verbe trans., hapax. Ces vieillards ont toujours fait tresse avec leurs sièges, Sentant les soleils vifs percaliser leur peau (RIMBAUD, Poés., 1871, p. 83).Prononc. et Orth. :[
]. Ac. 1835, 1878 : percale et perkale, v. percale; 1935 : percale. Étymol. et Hist. 1666 percallen (M. THÉVENOT, Relations de divers voyages curieux, t. 3, 3e part., Voyage des Ambassadeurs de la Compagnie hollandaise des Indes orientales, envoyés l'an 1656 en la Chine, p. 35 : ouvrages de fil, comme mourus, betsilles [...] percallen); 1701 percale (Mercure, sept., p. 305 : 150 pièces Percales). Empr. (prob. par l'intermédiaire de l'angl. percale, att. dès 1621 sous la forme percallas, v. NED) à une lang. de l'Inde (le tamoul selon BESCH. et ROB.), qui l'a elle-même reçu du persan
« morceau, lambeau; sorte de toile » (FEW t. 19, p. 142). Fréq. abs. littér. :56. Bbg. BOULAN 1934, p. 189.
II.⇒PERCALE2, subst. masc.Arg. Tabac. Il y avait cercle auprès du poêle, un mécano retour de Belgique vendait sa camelote : tabac et chicorée. — Il est fumable, ton percale? Eh! Lorio! on t'parle (FALLET, Banlieue Sud-Est, 1947, p. 78 ds CELLARD-REY 1980).Prononc. et Orth. :[]. LE BRETON 1960, RIV.-CAR. 1969 : percale; CELLARD-REY 1980 : -cal, -cale. Étymol. et Hist. 1925 percal (ds l'arg. des voyous d'apr. ESN., s.v. perlot); 1927 percale (DUSSORT, Preuves exist., dép. par G. Esnault, 1938, p. 98). Formé de la 1re syllabe de l'arg. perlot « tabac » (perlot1), et d'une terminaison -cal(e) d'orig. inconnue.
percale [pɛʀkal] n. f.ÉTYM. 1701; percallen, 1666; var. perkale (Jacquemont, 1830); angl. percale, même sens, 1621; persan pargâla « toile, lambeau de toile »; av. 1840, ne désigne que des tissus importés des Indes.❖♦ Tissu de coton, fin et serré. || Percale pour doublures. ⇒ Brillantine (1.). || Bonnets, cols, manchettes de percale (→ Grisette, cit. 4; linge, cit. 6).➪ tableau Noms et types de tissus.❖DÉR. Percaline.
Encyclopédie Universelle. 2012.